Le végétarisme est-il utile aux seniors ?
Le Programme national nutrition santé (troisième du nom), qui a accouché du fameux slogan « Cinq fruits et légumes frais par jour », devait être retravaillé en 2015. En 2018, on attend toujours. Mais pour le Pr Massimo Nespolo, grand promoteur d’une alimentation végétarienne, y compris pour les seniors, il est plus que temps d’en finir avec lui !
Le PNNS 3 diffuse les recommandations officielles en matière de nutrition visant à améliorer la santé de la population. Pourtant, quand on vous écoute, on a l’impression que c’est tout le contraire…
Pr Massimo Nespolo : Le PNNS est un plan bâti pour satisfaire les intérêts d’une certaine industrie agroalimentaire. La preuve : il recommande de consommer des protéines animales une à deux fois par jour et des produits laitiers deux fois par jour1 pour les adultes. Ce dernier chiffre peut grimper jusqu’à quatre pour les enfants et les personnes âgées ! Il passe, bien sûr, sous silence le fait que les produits animaux sont bourrés de graisses saturées et de cholestérol, qu’ils sont souvent riches en sel (charcuterie, fromages) et pauvres en magnésium et en potassium. Cerise sur le gâteau : il fait croire que ces produits sont meilleurs que les protéines végétales. Ce qui, selon moi, n’est pas le cas.
Quels problèmes posent les produits animaux selon vous ?
Pr M. N. : L’organisme humain possède une hormone baptisée IGF-1 (« facteur de croissance 1 »). C’est le facteur de croissance le plus puissant de l’organisme : il joue un rôle de levier dans la croissance des cellules. Abondant chez les enfants, sa production baisse avec les années parce que l’organisme en a moins besoin. Les animaux produisent aussi cette hormone. Chez la vache, la structure moléculaire de cette hormone est exactement la même que chez l’humain. Quand nous consommons un steak ou buvons du lait, nous ingérons cette IGF-1. Nous ajoutons donc à la production endogène (celle fabriquée par l’organisme) une quantité exogène (celle de l’animal) d’IGF-1, car cette hormone n’est détruite ni par traitement thermique, ni par pasteurisation, ni par traitement UHT. La présence de cette hormone constitue un problème dans la mesure où elle stimule aussi la croissance des cellules cancéreuses. Nous avons tous des foyers cancéreux dans l’organisme. La plupart sont détruits sous l’action de notre système de défense, mais si on nourrit ces cellules avec un excès de ce facteur de croissance, il y a un risque qu’elles dépassent la capacité de réaction de l’organisme et finissent par grossir et se propager. Des études ont d’ailleurs établi un lien entre les régimes alimentaires riches en protéines animales – dont la caséine (protéine du lait) – et le développement de maladies coronariennes et de cancers.
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